Beaucoup de mes amis | Depuis un mois |
Sont venus des nuages | Que j’ai changé de voisinage |
Avec soleil et pluie | Que j’habite un deux-pièces |
Comme simples bagages | Avec cave et garage |
Ils ont fait la saison | J’héberge dans mon salon |
Des amitiés sincères | Un dénommé Jean-Pierre |
La plus belle saison | Viré de son studio |
Des quatre de la terre | D’une cité d’Asnières |
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Ils ont cette douceur | Il me dit tous les jours |
Des plus beaux paysages | Qu’il n’est là qu’de passage |
Et la fidélité | Il se plaint d’pas toucher |
Des oiseaux de passage | D’allocations chômage |
Dans leurs cœurs est gravée | Il fait des allusions |
Une infinie tendresse | A ma récente richesse |
Mais parfois dans leurs yeux | Mais il est pas jaloux, |
Se glisse la tristesse | Il m’en fait la promesse |
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Alors, ils viennent | Depuis, il vit, |
Se chauffer chez moi | Non, il squatte chez moi |
Et toi aussi | Et comme un gland, |
Tu viendras | J’le vire pas |
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Tu pourras repartir | Il me fait des remarques |
Au fin fond des nuages | Quand j’fais mal le ménage |
Et de nouveau sourire | Il s’couche sur le sofa |
A bien d'autres visages | Et réclame des massages |
Donner autour de toi | Il me parle de sa vie, |
Un peu de ta tendresse | J’fais c’lui qu’ça intéresse |
Lorsqu'un autre voudra | Mais parfois, j’m’en fous |
Te cacher sa tristesse | Tant qu’ça devient une prouesse |
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Comme l'on ne sait pas | Il veut que je lui paie |
Ce que la vie nous donne | Tous les soirs une calzone |
Il se peut qu'à mon tour | Il me réveille la nuit |
Je ne sois plus personne | En jouant du saxophone |
S'il me reste un ami | C’est même pas un ami, |
Qui vraiment me comprenne | Ce mec, c’est un alien |
J'oublierai à la fois | Mais quand j’lui dis d’partir, |
Mes larmes et mes peines | Au fond, il m’fait de la peine |
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Alors, peut-être | Alors, je dois |
Je viendrai chez toi | Le garder chez moi |
Chauffer mon cœur | Même si je n’le |
A ton bois | Supporte pas |
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Comme l'on ne sait pas | A chaque douche, il use autant |
Ce que la vie nous donne | D’eau qu’un cyclone |
Il se peut qu'à mon tour | Il fume tellement, c’est lui |
Je ne sois plus personne | Le trou d’la couche d’ozone |
S'il me reste un ami | Il me sait bonne poire, |
Qui vraiment me comprenne | Il profite de l’aubaine |
J'oublierai à la fois | Pourtant, à cause de lui, |
Mes larmes et mes peines | J’accumule les migraines |
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Alors, peut-être | Alors, je vais |
Je viendrai chez toi | Le garder chez moi |
Chauffer mon cœur | Mais dans un mur, |
A ton bois | Qu’on l’trouve pas… |
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Alors, peut-être | Alors, je vais |
Je viendrai chez toi | Le garder chez moi |
Chauffer mon cœur | Mais dans un mur, |
A ton bois | Qu’on l’trouve pas… |