C'était un cordonnier, sans rien d'particulier | C'était une jolie plage, faite de sable fin |
Dans un village dont le nom m'a échappé | Une plage infinie, une plage, un matin |
Qui faisait des souliers si jolis, si légers | On s’y baignait souvent. Les femmes et les enfants |
Que nos vies semblaient un peu moins lourdes à porter | Sans attendre l’été y venaient en chantant. |
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Il y mettait du temps, du talent et du cœur | Quand, soudain, une vague, plus grande qu’un géant, |
Ainsi passait sa vie au mileu de nos heures | Plus grande qu’une ville, plus forte que l’ouragan, |
Et loin des beaux discours, des grandes théories | A détruit pour toujours, a détruit nos amis. |
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui | Et le peu de gens qui restent, sur cette plage nous crient : |
Il changeait la vie | Sauvez-nous la vie ! |
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C'était un professeur, un simple professeur | C’était une centrale, une belle centrale |
Qui pensait que savoir était un grand trésor | Qui donnait du courant à des millions de gens |
Que tous les moins que rien n'avaient pour s'en sortir | Ils avaient la lumière, ils avaient le chauffage |
Que l'école est le droit qu'a chacun de s'instruire | C’était en 2011, bien loin du Moyen Age |
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Il y mettait du temps, du talent et du cœur | Il y eut une fissure, un genre de tremblement |
Ainsi passait sa vie au mileu de nos heures | Une petite blessure, sur le flanc du géant |
Et loin des beaux discours, des grandes théories | Mais loin des beaux discours, des grandes théories |
A sa tâche chaque jour, on pouvait dire de lui | Un peu plus, jour après jour, cette centrale fuit. |
Il changeait la vie | Sauvez-nous la vie ! |
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C'était un p'tit bonhomme, rien qu'un tout p'tit bonhomme | C’était un petit nuage, un nuage tout blanc |
Malhabile et rêveur, un peu loupé en somme | Qui apportait d’la neige pour les petits enfants. |
Se croyait inutile, banni des autres hommes | Il volait dans le ciel, au dessus du Japon |
Il pleurait sur son saxophone | Il était tout joufflu, comme eux, il sentait bon. |
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Il y mit tant de temps, de larmes et de douleur | Mais il a respiré une fumée bizarre |
Les rêves de sa vie, les prisons de son cœur | Le genre de fumée qui vient de nulle part. |
Et loin des beaux discours, des grandes théories | Il s’est mis à tousser et, à présent on prie. |
Inspiré jour après jour de son souffle et de ses cris | Toute cette neige qui tombe, elle nous ensevelit ! |
Il changeait la vie | Sauvez-nous la vie ! |