A toutes les filles que j'ai aimées avant | |
Qui sont devenues femmes maintenant | |
A leur volcan de larmes, à leur torrent de charme | |
Je suis resté adolescent | |
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A toutes les filles que j'ai aimées avant | A toutes les filles que j'ai collé, dans l'temps. |
Des cours de lycée en jardin d'enfants | Elles sont majeures et mariées maintenant, |
Aux lettres déchirées, à leurs baisers volés | Elles ont p'tète des enfants, des petits garnements, |
Je suis resté adolescent | Qui causent des tas d'emmerdements. |
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Elles avaient, elles avaient, | Elles mâchaient, elles mâchaient, |
Des océans au fond des yeux | Du ch'wim-gum devant mes yeux, |
Elles dansaient, elles dansaient, | Elles parlaient, elles parlaient, |
Pour nous garder plus amoureux | en cours, de leur amoureux. |
Elles disaient, elles disaient, | Elles riaient, elles riaient, |
Que l'amour c'est toute une vie à deux | Sans s'occuper de c'qui s'passait d'vant eux. |
Elles avaient dans un sourire moqueur | |
Quelque chose de secret | |
Elles gravaient nos deux cœurs | |
Sur les arbres des forêts | |
Elles pleuraient comme on pleure | |
Quand on a trop aimé | |
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Des océans au fond des yeux | |
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A toutes les filles que j'ai aimées avant | A toutes les proffes qui sont passées un temps. |
Qui sont devenues femmes maintenant | Auxiliaires ou adjointes d'enseignement, |
De leurs éclats de rire, à nos nuits de plaisir | Agrégées, certifiées, ou bien PEGC. |
Je suis resté adolescent | Et d'puis vingt ans y'en est passé. |
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A toutes les filles que j'ai aimées avant | |
De plage, de soleil, en dîners dansants | |
Aux secrets murmurés, aux passions déchirées | |
Je suis resté adolescent | |
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 | Elles restaient, elles restaient. |
| Un jour ou bien une semaine. |
Des océans au fond des yeux | Elles chialaient, elles chialaient. |
| A la moindre petite peine. |
| Elles partaient, elles partaient. |
| Et nous on revenait l'année prochaine. |
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| A tous les profs qui sont restés à Thiant. |
| Claudine, Thérèse, Paul et Raymond. |
| Et Jean-Pierre et André, et Chantal et Léon. |
| Et j'oublie encore des tas d'Jean. |
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 | On restait, on restait |
| A la cantine le midi. |
Des océans au fond des yeux | on bouffait, on bouffait, |
| Le lundi des raviolis. |
| On jouait, on jouait, |
| Au tarot en buvant du café. |
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| Ça fait vingt ans qu'on est ici, à Thiant |
| J'enseigne les maths, quel boulot pas-sionnant |
| Y-a aussi la Techno le Français la bio, |
| L'Anglais et puis tout l'tremblement. |
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A toutes les filles qu'on a aimées avant... | Mais j'arrète là, car ça pourrait durer longtemps . . . |