Du temps que régnait le Grand Pan, | Du temps que tous nos présidents |
Les dieux protégeaient les ivrognes | De présider avaient coutume |
Des tas de génies titubants | Nous avions un gouvernement |
Au nez rouge, à la rouge trogne. | Dont on attendait qu'il assume. |
Dès qu'un homme vidait les cruchons, | Car telle est la Constitution |
Qu'un sac à vin faisait carrosse | Qui n'existe pas pour des prunes |
Ils venaient en bande à ses trousses | Dont on suivra le fil tant qu'une |
Compter les bouchons. | Autr' ne dira pas non. |
La plus humble piquette était alors bénie, | Car un premier ministre était alors choisi, |
Distillée par Noé, Silène, et compagnie. | Pour diriger la France, notre belle patrie |
Le vin donnait un lustre au pire des minus, | On ne choisissait pas les pires des minus, |
Et le moindre pochard avait tout de Bacchus. | Pour devenir ministre, on n'prenait pas Guy Lux |
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Mais en se touchant le crâne, en criant : J'ai trouvé | Mais louchant sur Le Pen, en criant : UMP |
La bande au professeur Nimbus est arrivée | La bande au Sarkozy nouveau est arrivée |
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement, | Qui s'est mise à changer les lois, les règlements |
Chasser les Dieux du Firmament. | Régissant tout, le président |
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Aujourd'hui ça et là, les gens boivent encore, | Aujourd'hui ça et là, les gens pensent encore |
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes. | Au bon temps de ces gouvernements responsables |
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes. | Les ministres ces temps ne sont jamais coupables |
Bacchus est alcoolique, et le grand Pan est mort. | Le chef, c'est Sarkozy, et Mitterrand est mort. |
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Quand deux imbéciles heureux | Un soir de vide audiovisuel |
S'amusaient à des bagatelles, | J'ai regardé une cassette |
Un tas de génies amoureux | Le film était conventionnel |
Venaient leur tenir la chandelle. | Mais les pubs m'ont laissé tout bête |
Du fin fond du champs Elysées | Anne Parillaud dans son bain |
Dès qu'ils entendaient un Je t'aime, | Passant Jex-four, la belle Alice |
Ils accouraient à l'instant même | Mais le pire de mon supplice |
Compter les baisers. | Fut le bulletin |
La plus humble amourette | Tous les catastrophismes étaient alors bannis |
Etait alors bénie | Le journal se passait |
Sacrée par Aphrodite, Eros, et compagnie. | En bonne compagnie |
L'amour donnait un lustre au pire des minus, | Parole n'avaient pas les pires des minus, |
Et la moindre amoureuse avait tout de Vénus. | Les hommes politiques parlaient mieux que Guy Lux |
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Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore, | Aujourd'hui ça et là, la télé vit encore, |
Et la règle du jeu de l'amour est la même. | Mais les règles du jeu, sûr, ne sont plus les mêmes |
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment. | Car le pouvoir choisit de notre actu les thèmes |
Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort. | Pour plaire à Sarkozy, et Mitterrand est mort. |
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Et quand fatale sonnait l'heure | Président de tous les Français |
De prendre un linceul pour costume | Mais surtout de la bande FN |
Un tas de génies l'œil en pleurs | Et de ses amis financiers |
Vous offraient des honneurs posthumes. | Pour les autres, c'est la géhenne |
Et pour aller au céleste empire, | Travailler plus pour gagner plus, |
Dans leur barque ils venaient vous prendre. | Il n'a pas dit pour qui, peuchère |
C'était presque un plaisir de rendre | Et si vous trouvez la vie chère |
Le dernier soupir. | Priez donc Crésus |
La plus humble dépouille était alors bénie, | Le seul espoir de pain pour vous sera bénit |
Embarquée par Caron, Pluton et compagnie. | Au nom du Vatican, d'la Bourse et compagnie. |
Au pire des minus, l'âme était accordée, | Les pires des minus vous ont bien possédés |
Et le moindre mortel avait l'éternité. | C'eut été impossible avant, reconnaissez |
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Aujourd'hui ça et là, les gens passent encore, | Aujourd'hui ça et là, les gens pensent encore, |
Mais la tombe est hélas la dernière demeure | Mais chacun dans son coin et le doute demeure |
Les dieux ne répondent plus de ceux qui meurent. | Tant il a divisé sans que la Bête meure |
La mort est naturelle, et le grand Pan est mort. | Notre grand Sarkozy, et Mitterrand est mort. |
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Et l'un des dernier dieux, l'un des derniers suprêmes, | L'un des derniers espoirs pour redresser la France |
Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même | Et pour lui redonner enfin un peu confiance |
Un beau jour on va voir le Christ | Est qu'un candidat socialiste |
Descendre du calvaire en disant dans sa lippe | Fédère sur son nom la gauche et les centristes |
Merde je ne joue plus pour tous ces pauvres types. | Renvoyant dans leur trou les sarko-lepénistes |
J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste.? | Bien avant que la France ne devienne fasciste. |