Ell' n'avait pas de parents, | Elle aimait bien Mitterrand |
Puisque elle était orpheline. | Du coup elle n'avait pas de copine |
Comm' ell' n'avait pas d'argent, | Car au PS maintenant |
Ce n'était pas un' richissime. | Parler de Tonton t'élimine |
Ell' eut c'pendant des parents, | Pour devenir Président |
Mais ils ne l'avaient pas r'connue, | Elle croyait avoir la combine |
Si bien que la pauvr' enfant, | Mais quand ce fut le moment |
On la surnomma l'inconnue. | Elle se retrouva orpheline |
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Ell' vendait des cart' postales, | Mon candidat, c'est Royal, |
Puis aussi des crayons, | Elle fait toujours second |
Car sa destinée fatale, | Est-ce son destin national |
C'était d'vendr' des crayons. | Que de finir second ? |
Elle disait aux gens d'la rue : | Elle disait aux gens d'l'usine : |
« Voulez-vous des crayons ? » | « Pensez aux élections ! » |
Mais r'connaissant l'inconnue, | Mais r'connaissant l'orpheline, |
Ils disaient toujours non. | Ils disaient toujours non |
C'est ça qu'est triste. | Aux socialistes. |
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C'est triste quand même de n'pas reconnaître son enfant, | C'est triste quand même de n'pas reconnaître le bon candidat, |
Il faut pas être physionomiste ! | Il faut pas être sorti de Polytechnique ! |
Il m'semble que si j'avais un enfant, moi je le reconnaîtrais ! | Il m'semble que si j'avais un bon candidat, moi je le reconnaîtrais ! |
A condition qu'il me ressemble, naturellement ! | A condition qu'il me ressemble, naturellement ! |
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C'était rue d'Ménilmontant, | C'était rue d'Solferino |
Qu'elle étalait son p'tit panier. | Qu'elle étalait ses p'tites idées. |
Pour attirer les clients, | Pour attirer les bobos, |
Ell' remuait un peu son panier, | Ell' remuait un peu ses idées, |
Mais un jour, un vagabond | Mais un jour, la fille Delors |
Qui passait auprès d'son panier | Qui passait auprès d'ses idées |
Lui a pris tous ses crayons, | Lui a dit « C'est moi d'abord », |
Alors, ell' s'est mise à crier : | Alors, ell' s'est mise à crier : |
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« Voulez-vous des cartes postales ? | « Voulez-vous voter Royal ? |
Je n'ai plus de crayons. », | Pas Aubry ni Hamon. », |
Mais les gens, chose banale, | Mais les gens, chose banale, |
N'voulaient plus qu'des crayons. | N'voulaient plus d'ses motions. |
Quand elle criait dans la rue, | Quand elle criait à l'usine, |
« Voulez-vous des crayons ? » | « Voulez-vous d'mes motions ? » |
Ils disaient à l'inconnue : | Ils r'connaissaient l'orpheline, |
« Tes crayons sont pas bons. », | Et disaient toujours non. |
C'est ça qu'est triste. | Les socialistes. |
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C'est triste quand même, elle avait plus d'crayons. | C'est triste quand même, elle avait plus d'idées. |
Forcément, elle s'baladait avec son panier à découvert, n'est-ce pas ? | Forcément, elle s'baladait avec ses idées à découvert, n'est-ce pas ? |
Alors l'vagabond, lui, il passait à côté d'son panier, n'est-ce pas ? | Alors le Hamon, lui, il passait à côté d'ses idées, n'est-ce pas ? |
Alors avec sa main, alors ... heu ... hop ! | Alors avec sa main, alors ... heu ... hop ! |
Il lui a pris tous ses crayons, comme ça elle n'en avait plus. | Il lui a pris toutes ses idées, comme ça elle n'en avait plus. |
C'est vrai qu'elle n'en avait pas besoin puisqu'elle n'en vendait jamais ! | C'est vrai qu'elle n'en avait pas besoin puisqu'elle n'en vendait jamais ! |
Mais quand même ! | Mais quand même ! |
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Un marchand d'crayons en gros | Un mystérieux homme en noir |
Lui dit : « Viens chez moi mon enfant, | Lui apparut pendant une nuit, |
Je t'en ferai voir des beaux, | Lui dit : « Je vais te faire voir, |
Je n'te demanderai pas d'argent. » | Et si tu m'écoutes, ils sont cuits. » |
Ce fut un drôle de marché, | Ce fut un drôle de marché, |
Car c'était un drôle de marchand, | Car c'était un drôle d'Président, |
Et elle l'a senti passer, | C'est sûr, ça pourrait marcher, |
Car elle en a eu un enfant. | Si elle écoutait Mitterrand. |
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C'est triste ça quand même d'abuser d'une inconnue comme ça ! | C'est tard ça quand même pour faire une apparition comme ça ! |
C'est vrai qu'elle a été faible aussi ! | C'est vrai qu'elle a été crédule aussi ! |
C'est pas parce qu'il disait qu'il avait un... qu'il était... | C'est pas parce qu'il disait qu'il avait un... qu'il était... |
Enfin, elle avait un enfant quoi, elle avait bonne mine ! | Enfin, elle suivait Mitterrand quoi, avec les forces de l'esprit ! |
Si seulement elle avait eu une mine de crayon ! | Si seulement elle avait eu la force de dire non ! |
Mais non, mais c'est ça qui la minait ! | Mais non, mais c'est l'esprit qui la troublait ! |
Alors elle l'a abandonnée, son enfant, | Alors il l'a conseillée, Mitterrand, |
Et qu'est-ce qu'elle a fait plus tard cette enfant, hein ? | Et qu'est-ce qu'elle a fait en 2012, Ségolène, hein ? |
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